Période couvrant dix siècles environ, le Moyen Âge s’étend de la fin de l’Antiquité au début de la Renaissance, de la fin du Ve à la fin du XVe siècle. Traditionnellement, les historiens font commencer le Moyen Âge en 476, date de la déposition du dernier empereur romain, Romulus Augustule, par le chef barbare Odoacre. 1492, année de la “découverte” de l’Amérique par Christophe Colomb, marque la fin du Moyen Age.
Le Moyen âge, un idéal de pureté au prix de l’empoisonnement.
Omniprésence de la foi et de l'Église oblige, le maquillage n'avait pas droit de cité au Moyen-Âge. Il était alors considéré comme un symbole de luxure conduisant irrémédiablement à la débauche, un subterfuge diabolique censé dissimuler l'horreur du corps et de l'âme nichés en dessous. D'ailleurs, le mot "fard" vient de "farser", tromper. Seul le "rouge de la pudeur" sur les pommettes était autorisé. Le jeunisme était de mise au Moyen-Âge et la beauté avait pour incarnation une innocente pucelle. L'époque était au teint diaphane, notre nude actuel. Les femmes de la haute société se devait d'aborder une peau claire, qui les distinguaient des visages hâlés des paysannes. Pour ce faire, certaines avaient recours à des soins censés blanchir la peau mitonnés avec de l'arsenic ou du mercure, rongeant peu à peu la peau...
A ceux qui pensent qu'on se fichait de l'hygiène comme de sa première guenille, vous faites fausse route. Pour les plus pauvres, se laver était compliqué, l’eau pouvait être infectée, mais des bains publics ont vu le jour dans les grandes villes. Les traités de médecine de l'époque soulignent l'importance de l'hygiène et les plus fortunés importaient du savon d'Alep, les autres utilisant des versions bon marché. Les femmes se rafraîchissent l'haleine en mâchant des graines de fenouil ou de cardamome, les dents étaient nettoyées au moyen de feuilles de frêne et on utilisait des cordons de soie en guise de fil dentaire. Déjà, on trouvait des recettes de soins pour lutter contre les signes de l'âge ou les tâches de rousseur. Qui plus est, les Croisades ont conduit à la découverte de produits venus d'ailleurs. Les épices, musc et ambre font leur arrivée en Europe et les techniques de parfumerie se développent. La chasse aux poils était déjà ouverte et la méthode utilisée était pour le moins... définitive, puisqu'on y allait à la chaux et à l'orpiment (du sulfure naturel d'arsenic) ! Et pour empêcher la repousse, le petit truc était d'appliquer un mélange de sang de chauve-souris et de grenouille, de suc de cigüe ou de cendre de chou mouillée au vinaigre. A l'époque les nobles utilisent des onguents faits de cendre de hérisson, de sang de chauve-souris, de sulfure d'arsenic, de chaux vive, des décoctions de lézards verts dans de l'huile de noix, du soufre pour blondir leur chevelure.
Les européens du moyen-âge utilisaient les ressources à leur disposition pour codifier par le maquillage leur appartenance sociale et religieuse. Toutefois, ils n’avaient pas les connaissances scientifiques pour éviter les catastrophes sanitaires. Regardons les ingrédients les plus dangereux fréquemment utilisés.
ARSENIC ET MERCURE
Arsenic L'arsenic se présente ordinairement sous la forme d'un solide gris. Il possède également trois formes allotropiques : gris, jaune et noir. Ses propriétés sont très proches de celles du phosphore, élément situé dans la case au-dessus de l'arsenic dans le tableau périodique des éléments.
Utilisation de l’arsenic L'arsenic est utilisé pour l'arsenicage, c'est-à-dire le fait de plonger un objet dans une solution d'arséniate de soude pour le débarrasser des parasites. L'arsenic sert ainsi à des fins commerciales, principalement dans les alliages et les conservateurs du bois. L'arséniate de plomb est un insecticide. Allié augallium ou à l'indium, il est utilisé dans l'industrie des semi-conducteurs pour les diodes, les transistors ou encore l'optoélectronique. On l'utilise également ces derniers temps dans les tambours des imprimantes laser.
Effets de l’arsenic sur la santé et toxicité L'intoxication chronique par l'arsenic due à une exposition prolongée par le biais de l'eau de boisson est très différente de l'intoxication aiguë. Les symptômes immédiats caractéristiques d'une intoxication aiguë comprennent vomissements, douleurs oesophagiennes et abdominales et diarrhées sanguinolentes en « eau de riz ». L'absorption d'arsenic par la peau est minimale de sorte que se laver les mains, se baigner, faire la lessive, etc. dans de l'eau contenant de l'arsenic ne comporte pas de risque pour la santé.
Mercure Historique du mercure Connu dès l'Antiquité, le mercure a très vite servi à amalgamer l'or. Il était désigné sous le nom de vif-argent du XVIe au XIXe siècle. Les alchimistes l'associaient à la planète Mercure, ce qui explique son nom actuel. Le symbole Hg, lui, provient du grec hydrargyrum pour « argent liquide ».
Utilisation du mercure Les amalgames dentaires contiennent souvent du mercure, ainsi que certaines piles. Les lampes à vapeur de mercure produisent un violet profond. Pendant longtemps, les thermomètres ont contenu du mercure, qui a par la suite été banni à cause de sa toxicité. La chimie nucléaire emploie aussi le mercure. Enfin, l'une des principales applications du mercure consiste à amalgamer l'or pour l'extraire plus facilement.
Toxicité du mercure Le mercure est un élément très toxique pour l'Homme, quels que soient le composé et le degré d'oxydation. Il se fixe facilement dans la matière organique ainsi que les processus métaboliques. On le trouve alors sous forme méthylée. De plus, il est très mobile, puisqu'il est volatil à température ambiante. Parmi ses méfaits sur l'organisme, il affecte les fonctions cérébrales, ainsi que les reins. Il pourrait aussi constituer un perturbateur endocrinien et être responsable de cancers. Le mercure est aussi cytotoxique envers les cellules souches du système nerveux central.
Le Moyen Âge se démarque donc par l’utilisation d’un maquillage à la fois dangereux (arsenic, mercure…) et naturel (coquelicot…) destiné à rendre ses utilisateurs blanc comme neige.